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Bella Bah (analyste financier), sur l’augmentation du prix du carburant: L’Etat veut faire payer aux citoyens la facture de sa mauvaise gouvernance?

bella bahBella Bah (analyste financier), sur l’augmentation du prix du carburant: L’Etat veut faire payer aux citoyens la facture de sa mauvaise gouvernance?

Abdourahamane Bella Bah est analyste financier, secrétaire de la plateforme Esprit Citoyen et membre des Forces Sociales (société civile). Il était l’un des invités de Africamidi samedi pour parler de l’augmentation du prix du carburant en Guinée. Dans un récent article, Bella Bah avait expliqué pourquoi il faut refuser cette augmentation. 

Vous trouverez ci-dessous quelques éléments de son intervention. Mais, pour écouter toute l’interview, cliquez sur l’audio à la fin du texte.

Pourquoi refuser l’augmentation du prix du carburant?

Le gouvernement tient à faire consommer que c’est au nom de la flexibilité, que le prix du baril a augmenté au niveau international, alors que ce n’est pas le cas. Ce principe de flexibilité n’a pas été appliqué en 2015 quand le prix du baril était à 31$. En ce moment, on devrait revendre le litre à 6000 FG. Le gouvernement a fait comprendre qu’au nom d’une certaine logique de subvention qu’il prendre l’engagement que si le prix augmentait à l’international, il allait le subventionner. Autre chose, c’est suite aux exigences de la banque mondiale et du FMI liées à la malversation financière que l’Etat veut faire payer au citoyen le prix de cette mauvaise gouvernance.

Sur l’accord de 2016

Dans l’accord (de 2016), il fallait négocier avec les syndicats, les partenaires sociaux, pour trouver des mesures (d’accompagnement). Parce qu’il y a des recettes qui ont été avancées depuis 2015 quand la prix du baril était à 30$. Il y a la taxe sur les produits pétroliers que la banque mondiale n’a pas pu tracer. Tout cet argent est parti quelque part. Il faut bien expliquer aux pauvres citoyens, aux délégués syndicaux et à la société civile: l’argent qui a été avancé, voilà comment nous l’avons utilisé. Si le gouvernement devrait augmenter, ça devait être à peine de 17%, pas plus que ça.

Autres alternatives à l’augmentation du prix du carburant

Le FMI n’exige pas forcement au gouvernement d’augmenter le prix du carburant.  Pour augmenter les recettes, aujourd’hui la solution la plus facile (a été) d’augmenter le prix du carburant. Mais je vais revenir sur l’exercice budgétaire 2018. Les recettes fiscales, aujourd’hui, c’est la plus grande partie des recettes guinéenne, c’est 87%, les recettes non fiscales, c’est à peine 4,25%. Et la Guinée, dans structure économique, on a beaucoup plus d’informels que de formels. L’Etat peut travailler sur la formalisation (des entreprises), même pourquoi pas créer un département du secteur de l’informel, pour engranger plus de recettes. Donc, la logique d’augmenter du prix du carburant, ce n’est pas une solution en soi. Le prix du carburant, ça impacte directement la consommation. Quand il n’y a pas de consommation, il n’y a pas d’investissements. Quand il n’y a pas d’investissements, c’est la pauvreté

Aujourd’hui, il y a plus de 130 entreprises publiques qui ne sont pas au niveau des recettes guinéennes, c’est tels que: le port autonome, l’ARPT, l’OGP,… Il y a du travail à faire à ce niveau. Autre chose, c’est d’améliorer le rendement sur les sociétés minières. Sur le budget 2018, il est à peine de 5%…

En plus de cela, ce qui est beaucoup plus alarmant, au niveau de la chaîne des dépenses en Guinée, on a plus de 1113 milliards qu’on ne parvient pas à situer. On nous parle de biens et services, de fourniture de biens courants, d’achat de biens spécifiques,… On ne parvient pas à situer exactement les dépenses, où est-ce qu’elles sont orientées. Donc, il y a du travail à faire pour résorber le déficit public qui a été créé et ne pas faire subir aux pauvres citoyens le prix de la mauvaise gouvernance.

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