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Guinée : Notre devoir face à la crise sociale

Bah OuryGuinée : Notre devoir face à la crise sociale

La crise sociale qui secoue la Guinée depuis le 1er juillet dernier à la suite de l’augmentation du prix du carburant à la pompe (de 8000FG le litre à 10000 FG) aurait pu être évitée. Plusieurs raisons m’amènent à le penser.

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La crise sociale aurait pu être évitable

D’abord, la grève des enseignants entre novembre 2017 –mars 2018 avait perduré par le fait d’un déficit notoire de concertation responsable entre le gouvernement et les acteurs syndicaux. Ces derniers à l’époque plus  préoccupés par des querelles de leadership cherchaient plutôt à régler leurs comptes et n’avaient pas favoriser l’esprit de conciliation. La conclusion de cette crise avait amené le Président de la République à consulter différents acteurs sociaux, économiques et politiques du pays pour initier une démarche qui mettrait le dialogue social et politique comme outil privilégié de la gestion des affaires publiques. Le gouvernement de M.Kassory Fofana, né au lendemain de cette crise aurait dû retenir la leçon.

Ensuite, les négociations avec le FMI dans le cadre de la revue du programme de la facilité élargie de crédit (FEC) en avril dernier avaient fait ressortir l’indispensable nécessité «  d’amélioration de la situation budgétaire de la Guinée pour préserver la stabilité et la viabilité à moyen terme ». La faible mobilisation des recettes et l’endettement du trésor public vis –à-vis de la BCRG avaient en effet accentué les déséquilibres budgétaires qui se s’étaient détériorés. Par conséquent la mission du Premier Ministre et celle de son gouvernement sont de rétablir les équilibres macro-économiques, de renforcer la mobilisation de recettes fiscales et de maîtriser les dépenses publiques tout en veillant à protéger les couches sociales les plus vulnérables du pays. La réalisation de ce vaste programme ne peut  être envisagée sans une forte implication de l’ensemble des guinéens. Là aussi, la concertation avec les forces vives nationales est impérative.

Enfin, devant les parlementaires lors de la présentation de sa politique générale le Premier Ministre a rappelé ses prérogatives constitutionnelles qui s’articulent entre autre sur le dialogue social et politique et la concertation inclusive avec l’ensemble des partenaires sociaux et politique. Les législateurs à juste raison, ne se sont pas trompés en inscrivant cette mission au niveau des responsabilités dédiées au Chef du gouvernement. En effet, les multiples tragédies qui ont jalonné l’histoire de la Guinée depuis 1958  militent vers la recherche et l’instauration d’un climat apaisé et serein afin de mobiliser tous les guinéens pour la construction du pays.

Or, rien de tout cela n’a été mis en œuvre lors de l’augmentation du prix du carburant qui est tombée brutalement comme un couperet. La réaction de rejet a été par conséquent unanime. Depuis lors la Guinée fait face à une crise sociale de profonde portée.

Que faire pour désamorcer la crise ?

La fragilité de la Guinée dans une sous-région troublée est un risque d’instabilité majeure. Les revendications sociales sont légitimes car le taux de pauvreté s’est accentué ces dernières années. Après avoir enduré deux années durant l’épidémie de la fièvre hémorragique Ebola qui avait déstructuré l’économie nationale, la Guinée est depuis lors en convalescence.  L’état de  crise de l’économie nationale tel qu’il est défini dans la présentation du PNDES (2016-2020) n’est pas en mesure de développer une capacité de résilience efficace. Par conséquent le gouvernement est confronté à un double impératif :

  • Engager de sérieuses  réformes structurelles afin de briser les rigidités de l’économie nationale qui ont toujours plombé le redressement national depuis plus de trois décennies.
  • Soulager les souffrances d’une population dont la patience et le stoïcisme sont mis à rude épreuve. Les guinéens estiment que leurs plaintes ne sont pas suffisamment audibles par les cercles dirigeants d’où le déficit d’empathie à leurs égards de la part de ses élites. Ils en ont assez de la corruption qui ruine le pays et qui détruit toutes les espérances. Les jeunes de ce point de vue sont très en colère car leur avenir risque d’être hypothéqué s’il n’y a pas de mesures fortes pour éradiquer cette mauvaise gouvernance.

Il faut rapidement rétablir la confiance, car il ne peut y avoir aucune issue heureuse sans une véritable concertation responsable et courageuse avec l’ensemble des représentants des forces sociales et politiques du pays pour définir un plan d’urgence de sortie de crise. Il reste bien entendu que ce plan devra concilier à la fois les mesures sociales indispensables et l’indispensable cohérence économique et financière. Toutes les institutions et les autorités morales du pays sont interpellées par cette sourde révolte qui s’exprime à travers les actions des forces sociales et syndicales. Nous n’avons pas le droit de rester figés et observer en silence une lente et profonde détérioration de la stabilité de notre pays. C’est un devoir de s’impliquer pour trouver les moyens les plus opportuns pour ramener le calme afin de donner une chance à de véritables négociations responsables.

La Guinée peut sortir plus unie et plus forte des bouleversements sociaux actuels, en faisant face courageusement à ses problèmes qui ont été pendant longtemps étouffés ou totalement ignorés. La gravité de la situation recommande à tous, de privilégier les concertations constructives au détriment des querelles de positionnement politique qui sont suicidaires en ce moment ci.

Le Président de la République, clé de voûte de nos institutions et garant en dernier ressort de la cohésion nationale doit aussi intervenir pendant qu’il est encore temps.

BAH Oury

Ancien ministre

Animateur national du mouvement « le Renouveau »

1er Vice-Président de l’UFDG

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