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Mouvance et opposition deux faces de la même médaille?


La nomination de Kassory FOFANA comme premier ministre semble avoir donné une bouffée d’oxygène au président Alpha condé. Car depuis son arrivée à la tête du gouvernement, il a pu sans difficultés verrouiller le pays et surtout étouffer dans l’œuf toute forme de résistance de l’opposition guinéenne. Il a pu à sa façon soudoyer certains membres de l’opposition dite républicaine pour des postes ministériels et ceux qui sont restés sans poste siègent soit à l’assemblée nationale illégale ou brillent aujourd’hui par leur bidonnage et forfaiture. Il soutient ouvertement Le tripatouillage de la constitution et assume en toute sérénité cette énième traîtrise face à son peuple. Pendant ce temps, silence coupable de l’opposition sur cette autre sortie incommode d’un premier ministre chef de gouvernement aux allures despotiques.

À l’allure où vont les choses, l’on se doit de se poser la question suivante: est-ce que cette opposition n’est pas seulement que de surface opposée à une nouvelle Constitution ? Car j’ai l’impression que opposition et mouvance vont de pair, c’est deux faces de la même médaille. Se connaissant tous depuis au temps de Conté puisqu’ayant gouverné ensemble ce pays, ils semblent avoir mis en place un système de réseau mafieux où ils s’entraident comme des frères. Ils se partagent le pays et utilisent la politique du ventre et celle de diviser pour régner afin de garder leurs privilège et surtout pour continuer à diviser le peuple de Guinée déjà abruti . Et comme le disait Diderot “la condition d’un peuple abruti est pire qu’un peuple brute” .

L’actuel premier ministre guinéen et son mentor le président en exercice de l’état guinéen aux allures despotiques dépourvus d’idées et de vision et qui nous méprise assez vu les tas d’ordures qui inondent Conakry et le manque criard des infrastructures routières en cette saison pluvieuse, se sentent maintenant libres de faire ce qu’ils veulent de ce pays puisqu’ayant en face d’eux des adversaires politiques sans stratégies fiables, constantes et cohérentes et ils espèrent avec ce bilan se rendre maître du peuple en l’enivrant avec toute sorte de flatterie. L’élite guinéenne dans son entièreté fait de la démocratie guinéenne, une démocratie sans évolution, sans conscience et sans alchimie. Et c’est pourquoi les partis politiques sont devenus une sorte de fond de commerce pour des leaders éternellement élus à la tête de leur parti, empêchant ainsi toute forme d’alternance et au sein de leurs partis et par conséquent en Guinée. D’où l’une des raisons de stagnation de la démocratie guinéenne. Le pire est que cette élite ne mesure pas la lassitude des citoyens guinéens face à leur spectacle politique dont l’agitation très superficielle les a toujours éloignés des préoccupations quotidiennes de la population guinéenne. Et c’est pourquoi le gouvernement guinéen sous le dictate du FMI et de la banque mondiale a eu le courage de prendre une mesure économique notamment celle de revoir le prix du carburant à la hausse. Et cette mesure économique aura impérativement des effets sociaux- économiques négatifs sur la vie de la population guinéenne. Mais il s’en soucie point. Et pourtant elle va aussi impacter négativement sur la croissance économique guinéenne qui peine à se remettre des différentes crises qu’a connues le pays.

En effet l’équilibre social est impératif dans la situation actuelle du pays puisqu’il permet d’améliorer la situation de la population guinéenne .Et cette mesure remettra sans doute l’équilibre social au sein de la société guinéenne en cause. Et d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi la Guinée continue d’imposer le programme d’ajustement structurel rejeté par beaucoup d’autres pays comme la Malaisie, l’Éthiopie le Ghana etc…, puisque ses effets sociaux et l’impact social sont trop négatifs. Et où est l’indépendance de la Guinée à laquelle l’actuel président aime souvent faire allusion en ces termes “coupons le cordon ombilical avec le néocolonialisme ???

En résumé la Guinée a une crise de représentativité. Les actuels tenants du pouvoir tout comme les leaders politiques n’en sont pas conscients puisque trop préoccupés à gaver le peuple de mensonge. Et pourtant il se passe une mutation, et elle est si significative qu’elle va bientôt conduire à un bouleversement de la norme, les dérogations deviendront en ce moment la règle. La procédure d’exception se substituera à la Constitution comme forme d’organisation du politique….

Baldé Aissatou cherif
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