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Tunisie: Grèves de la faim et arrestations politiques – Le combat pour la liberté s’intensifie

Plusieurs figures politiques, dont Jaouhar Ben Mbarek et Issam Chebbi, membres du Front du salut national (FSN), sont en grève de la faim depuis le lundi 29 avril pour réclamer leur remise en liberté. Ces arrestations “arbitraires” pour l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) et “alarmantes” pour Human Rights Watch inquiètent les défenseurs des droits de l’homme.

Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) dénonce mercredi dans un communiqué “une détention arbitraire de la part des autorités tunisiennes” et appelle “toutes les forces démocratiques, civiles et politiques en Tunisie, au Maghreb (…) à faire pression sur le régime tunisien pour qu’il libère les prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion”. Ces personnalités avaient déjà mené en septembre une grève de la faim pendant plusieurs jours, dénonçant “une violation de toutes les lois nationales et internationales” et une volonté du pouvoir d’écarter les opposants de la scène politique. La majorité des opposants incarcérés sont poursuivis, sans chefs d’accusations tangibles, mais pour “complot contre la sûreté de l’État”.

Cette série d’atteinte aux libertés et d’arrestations de figures de l’opposition s’inscrit dans un contexte plus global, un durcissement autoritaire du régime tunisien. Après une année de bataille judiciaire, des dizaines de personnes – hommes d’affaires, militants, journalistes etc. – sont incriminées et la plupart sont encore en détention, toutes et tous accusées du même objet: avoir comploté “contre la sûreté de l’État”.

Le 14 février 2023, le chef de l’État a qualifié les personnes arrêtées de “terroristes”. Au cœur du dossier : des échanges entre certains prévenus et des diplomates occidentaux, et la formation supposée d’une bande organisée, dans l’objectif de renverser le régime de Kaïs Saïed, précisent des journalistes du média indépendant tunisien, Inkyfada.

Les prévenus avaient été arrêtés en vertu de la loi antiterroriste de 2015. Exposés à de lourdes peines, les détenus restent pourtant en prison, malgré les multiples demandes de libération déposées par le comité de défense. Mais le combat politique continue. “Vive la profession d’avocat, libre, indépendante”, a commenté le 30 avril l’ex-avocat Chawki Tabib, ancien bâtonnier et président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, qui a débuté lui aussi une grève de la faim.

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