Alassane Ouattara amnestie 800 personnes dont Simone Gbagbo
Alassane Ouattara amnestie 800 personnes dont Simone Gbagbo
Lundi 6 août 2018, le Président ivoirien Alassane Ouattara s’est adressé à ses compatriotes à l’occasion de la commémoration de l’indépendance de son pays. Dans cette adresse, il a fait la surprise d’annoncer l’amnistie de 800 ivoiriens poursuivis ou condamnés pour des infractions qui sont en lien avec la crise politique de 2010 ou celles en lien avec l’événement du 12 mai 2011, le jour de son investiture.
Trouvez ci-dessous un extrait de son discours à cet effet
Chers frères, chères sœurs, chers jeunes,
Le Père de la Nation, le Président Félix Houphouët-Boigny, disait qu’il n’y a pas de sacrifice trop grand pour la paix. C’est pourquoi, en raison de mon attachement à la paix et à une réconciliation vraie, j’ai procédé, ce lundi 06 août 2018, à la signature d’une ordonnance portant amnistie.
Cette amnistie bénéficiera à environ huit cents (800) de nos concitoyens, poursuivis ou condamnés pour des infractions en lien avec la crise postélectorale de 2010, ou des infractions contre la sûreté de l’Etat commises après le 21 mai 2011, date de ma prestation de serment en qualité de Président de la République. Cependant, une soixantaine de militaires et de membres de groupes armés ayant commis des crimes de sang ne seront pas concernés.
Je voudrais préciser que sur les 800 personnes concernées par cette amnistie, environ 500 sont déjà en liberté provisoire ou en exil et verront leurs condamnations pénales effacées ; de ce fait, il sera mis fin aux poursuites à leur encontre. Il en sera de même pour les trois cents (300) autres personnes détenues, qui seront libérées prochainement. Au nombre de celles-ci, figurent notamment Madame Simone Ehivet Gbagbo, Messieurs Lida Kouassi, Assoa Adou et Souleymane Kamaraté dit Soul to Soul.
Il s’agit là, d’une mesure de clémence de la Nation entière envers ses filles et ses fils. J’invite, donc, tous les bénéficiaires de cette amnistie à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence. Nous devons, tous, prendre conscience de l’extrême nécessité d’installer, de façon définitive, une société de responsabilités, où chaque citoyen doit répondre de ses actes.
A tous nos concitoyens, particulièrement ceux qui ont payé un lourd tribut lors de ces événements douloureux, je leur demande de bien vouloir accepter de pardonner. Je voudrais leur dire qu’ils continueront de bénéficier d’une attention particulière de l’Etat.
Je leur demande aussi de s’inscrire résolument dans la dynamique de la réconciliation nationale. Nous avons une précieuse richesse commune à préserver, c’est la Côte d’Ivoire, notre grande Nation bâtie dans l’effort, dans la diversité, dans le respect de nos différences. Mais, nous avons également une responsabilité collective, celle de réaliser l’Union de tous les enfants de notre chère patrie.
L’union est une nécessité pour notre avenir commun ; elle est une exigence qui transcende les ambitions et les intérêts individuels. Pour ma part, en tant que Président de tous les Ivoiriens et de toutes les Ivoiriennes, je prends l’engagement, devant la Nation, de consolider cette œuvre de cohésion nationale.