Guinée: Abdallah Cherif (GOHA): « La fois dernière, on a compte jusqu’à 17 opérateurs qui ont été kidnappés ici et qui ont payé des rançons pour être libérés »

Guinée: Abdallah Cherif (GOHA): « La fois dernière, on a compte jusqu’à 17 opérateurs qui ont été kidnappés ici et qui ont payé des rançons pour être libérés »

Abdallah Cherif, le président du GOHA (Groupe Organisé des Hommes Affaires Guinéens) était l’invité de Afriamidi samedi. Il a parlé du phénomène de kidnapping des opérateurs économiques en Guinée. L’un d’entre eux, un doyen très âgé est dans les mains des ravisseurs depuis deux semaines environ. 

Vous trouverez ci-dessous quelques éléments de son intervention. Pour écouter toute son intervention, cliquez sur l’audio à la fin de l’article

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C’est quoi cette question de kidnaping?

Vous savez, c’est dans le cadre de l’insécurité dans le pays. Comme vous le savez, dans le passé, nous avons eu à dénoncé beaucoup d’insécurité. Il y avait déjà des bandits qui venaient attaquer des magasins au marché de Madina et prendre beaucoup d’argent. Parce que les commerçants quand ils vendent jusqu’à 17h, alors que les banques ferment à 16h30, ils laissent dans les magasins et les bandits venaient régulièrement prendre ça. A l’époque, nous avons pris des dispositions avec la gendarmerie nationale pour pouvoir sécuriser le marché. Et maintenant, ce sont des véhicules 4X4 que les bandits attaquent pour les revendre dans les pays voisins et changer la couleur, peut être même les revendre à Conakry ici.

Et maintenant, c’est le phénomène de kidnapping qui a commencé depuis quelques années. Malheureusement, ça persiste. La dernière fois, c’est le fils de Elhadj Guelguedji qui a été kidnappé à Conakry ici. Ensuite, maintenant, c’est un des doyens, Elhadj Doura qui est kidnappé et qui est toujours dans les mains des ravisseurs. Malheureusement, ça fait près de deux semaines ou plus d’ailleurs qu’il est encore dans les mains des ravisseurs. Jusqu’à présent on ne sait pas ce qui se passe. Il appelait presque tous les jours pour communiquer avec la famille pour une minute, mais là ça fait quatre jours, ils n’ont pas communiqué. Nous sommes très inquiets.

Est-ce que les services de sécurité ont fait quelque chose à cet effet? 

Bon, vous savez, nous on dira qu’ils ont fait quelque chose quand on aura retrouvé le vieux sain et sauf. D’ici là, on ne peut pas croire à de simples déclarations; ou nous dire qu’ils sont entrain de faire ceci et cela. Parce que, de toute façon, la sécurité des biens et des personnes incombe à l’Etat. Par conséquent, nous attendons à ce que nous soyons protégés et sécurisés dans le pays. Les annonces seulement et les discours ne suffisent pas, il faut qu’il y ait des actions sur le terrain. Un homme n’est pas une boite de sardine qu’on prend et qu’on met dans la poche.

Ils ont guetté ici des opérateurs économiques. La fois dernière, les opérateurs économiques ont compté jusqu’à 17 opérateurs qui ont été kidnappé et qui ont payé des rançons pour être libérés. Nous, on pensait que c’était au nombre de 13. C’est lorsque les opérateurs étaient réunis, ils ont compté jusqu’au nombre de 17. Peut être que certains étaient entrain de cacher cela.

Quels sont les exigences des kidnappeurs?

Bon, le problème que nous avons, c’est que tous ceux qui ont été kidnappés n’ont jamais dit clairement ce qui s’est passé. Mais, tout ce que nous savons, c’est qu’ils ont été libérés en contre-partie de l’argent. Donc, connaître le montant est difficile. Peut-être qu’ils ont été menacés par ceux qui les ont kidnappés, je ne sais pas réellement. Puisqu’on ne connait pas les ravisseurs, c’est difficile.
C’est pourquoi la dernière fois, nous avons décidé d’organiser une journée sans commerce sur toute l’étendue du territoire nationale, mais, nous avons réfléchi et nous nous sommes dits puisque nous ne connaissons pas ce qui sont entrain kidnapper les opérateurs, pour le moment, il faut mûrir la réflexion et voir dans quelles mesures on peut prendre ses dispositions et éventuellement comment l’Etat peut empêcher cela.