Bah Oury: Je pense que la nouvelle situation demande à clarifier beaucoup de choses, à parler aux Guinéens qui ont perdu les repères, à redéfinir les identités politiques, de manière…

Dans l’émission Savoir & Comprendre, sur Africamidi, à laquelle il était invité Mr Bah Oury a appelé à la redéfinition des identités politiques en Guinée.

A la question de savoir si la convergence de l’opposition démocratique s’inscrit-elle dans l’opposition ou dans la mouvance?

Bah Oury:

Pour le moment, c’est une opposition. Mais, vous savez, les appellations opposition et mouvance, ça ne signifie pas grand chose. Si vous voyez (par exemple) la gestion de certaines communes qui sont dirigées par tels bords à l’échelle nationale classés de l’opposition, parfois c’est pire qu’une commune qui est gérée par les éléments issus de la mouvance à l’échelle nationale. Les monts perdu leur sens dans ce pays. Il faut les redéfinir, il faut que ç’a un sens concret.

Personnellement, je pense que la nouvelle situation demande à clarifier beaucoup de choses, à parler aux Guinéens qui ont perdu les repères, à redéfinir les identités politiques, de manière beaucoup plus nette. Parce que certains sont opposants aujourd’hui, parce qu’ils veulent la place de Mr Alpha Condé. Ils ne font pas une critique objective, une critique de fond de la gouvernance de Mr Alpha Condé…

Une vraie opposition, c’est une opposition qui, dans la démarche, est constructive. C’est-à-dire qui se pose de questions par rapport aux grands sujets, aux grands mots dont souffre le pays, pour se dire à la place de ceux qui sont en situation de responsabilité qu’est-ce que nous, nous aurons la possibilité d’apporter de solutions. Et, aussi, d’avoir une objectivité, de faire en sorte que les attitudes conformes à l’intérêt national du gouvernement actuel doivent être saluées. Celles qui ne sont pas à l’intérêt national doivent être critiquées et doivent être amendées par d’autres propositions. C’est ça que j’appelle une nouvelle responsabilité pour faire la politique autrement. Parce que c’est le chemin qui permet d’unir les gens, de crédibiliser les discours…

Plus loin, il rajoute:

L’administration de ce pays, il faut qu’elle soit profondément rénovée pour répondre aux exigences de notre temps. Dans le contexte actuel, l’idée d’alternative ne peut venir que de ceux qui sont en dehors de la responsabilité actuelle. On peut les appeler, si vous voulez, opposition. Mais, l’évolution du pays peut demander dans un proche avenir, dans une situation exceptionnelle, si la situation l’exige, que le pays puisse évoluer dans une autre dynamique qui peut aller dans le sens d’un renforcement de l’espace politique, avec des objectifs bien précis, pour que ce pays puisse aller de l’avant.

Donc, les critères opposition et mouvance ne sont que des critères pour se partager les postes dans le cadre de notre architecture constitutionnelle. Mais, dans les idées, ce n’est pas encore très clair. Dans le fond, lorsque (par exemple), vous votez une loi à l’assemblée nationale où vous avez l’unanimité: Où est l’opposition? Où est la mouvance? C’est pareil.

Il faut que l’identité politique soit nettement clarifiée à travers des propositions phares, des analyses pertinentes qui vous différencient d’un autre qui est dans un autre camps. Mais, si tout est pareil, qu’est-ce qu’on peut dire: c’est parce qu’on est contre Alpha Condé qu’on est opposant? Ou c’est parce qu’on est contre la gouvernance telle qu’elle se pratique? Donc, c’est çà les vrais problèmes et les vraies questions!

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